Mon compte
    Les Filles d’Olfa
    Note moyenne
    4,1
    1339 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
    Votre avis sur Les Filles d’Olfa ?

    115 critiques spectateurs

    5
    30 critiques
    4
    53 critiques
    3
    21 critiques
    2
    7 critiques
    1
    3 critiques
    0
    1 critique
    Trier par :
    Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
    Jmartine
    Jmartine

    154 abonnés 656 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 juillet 2023
    C’est un beau film que ces « Filles d’Olfa », film surprenant dans sa forme…, un documentaire aux allures de fiction que l’on doit à la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania, à partir d’une histoire vrai, celle d’Olfa Chkhaoui , mère élevant seule ses quatre filles, qui a vu ses deux ainées ( Rahna et Ghofrane) rejoindre Daech en Libye…Dès le début du film, on apprend que deux actrices professionnelles (Nour Karoui et Ichraq Matar ) seront chargées de jouer les rôles de Rahma et Ghofrane au côté des deux benjamines Tayssir et Eya, jouant leur propre rôle et qu’une autre actrice professionnelle, Hend Sabri, une actrice de grande réputation en Tunisie, sera chargée de remplacer Olga dans les scènes difficiles à vivre….Le film était en compétition au dernier Festival de Cannes, premier film tunisien en compétition depuis 53 ans ! Il a obtenu L’œil d’or du meilleur documentaire parmi tous les documentaires des diverses sélections…même si au début du film, Hend Sabri, exprime son angoisse de jouer à coté de celle qu’elle est censée incarner, on oublie vite qui est comédienne, qui joue son propre rôle…et le film devient vite prenant… Kaouther Ben Hania a deviné qu’elle ne pourrait amener Olfa, Tayssir et Eya à se confier qu’en les immergeant dans ce drôle de laboratoire de recréation qu’est la préparation d’un film. Et d’emblée, Olfa joue le jeu à un point affolant, riant comme une gamine des horreurs qu’elle vécut en tant que jeune mariée et de la violence qu’elle déploya pour lutter contre un devoir conjugal qui s’apparentait à un viol…. Et cette mère qui en élevant seule ses filles avec l’angoisse qu’elles deviennent prostituées les a entourées d’un amour certes absolu mais si possessif qu’il flirte plus souvent qu’à son tour avec une certaine violence morale et même physique. Et ces hommes qui traversent sa vie (interprété par un seul acteur - Majd Mastoura-, géniale idée qui témoigne du côté interchangeable de ceux-ci) et les violences bien physiques, elles, que certains ont fait subir à ses enfants dans le secret d’une chambre…Le cinéaste filme la rencontre de ces trois nouvelles femmes avec la vraie Olfa et ses deux cadettes, ainsi que leur travail collectif : un travail d’interprétation et de mémoire, alternant des scènes de reconstitution fictionnalisée laissant place aux souvenirs familiaux et entretiens face caméra où ces femmes en miroir échangent leurs souvenirs et impressions…, C’est un documentaire aux sujets graves mais porté par une chaleur humaine contagieuse. Les actrices et leurs modèles rient et pleurent ensemble, souvent au cours de la même discussion et c’est justement cette ambivalence, ce va-et-vient chaotique entre une lucidité bienveillante et une violence inexplicable qui rend ce documentaire si attachant et singulier. En recomposant des scènes de son passé, la famille cherche à combler une béance, à convoquer une catharsis dont la portée thérapeutique est d’ailleurs assumée dans quelques passages-chocs. « Les filles d’Olfa » est un film très intense, qui peut être parfois très drôle, interprété par de magnifiques véritables personnages de la vraie vie et des interprètes professionnels de grand talent. A voir…
    Neila Driss
    Neila Driss

    82 abonnés 17 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 juillet 2023
    "Les Filles d'Olfa" : Une thérapie cinématographique pour guérir les blessures profondes?

    Depuis qu’il a été annoncé en sélection officielle long métrage à la 76ème édition du festival de Cannes, Les filles d’Olfa, réalisé par Kaouther Ben Hania est attendu avec impatience et fierté par tous les tunisiens. D’abord parce qu’il s’agit de la première sélection d’un film tunisien en compétition officielle depuis 1970, ensuite parce que cette jeune réalisatrice a le don d’étonner à chaque fois. D’ailleurs, quelle sera sa proposition cette fois-ci?

    En réalité, Les Filles d'Olfa est une œuvre difficile à définir catégoriquement. Est-ce un documentaire ? Est-ce de la fiction ? Est-ce un making-of ? Le film est une fusion réussie de tous ces éléments, un véritable hybride qui mélange les genres avec brio.

    Avec Les Filles d'Olfa, Kaouther Ben Hania continue d'explorer de nouvelles formes cinématographiques, faisant preuve d'une audace et d'une originalité sans pareil. Son travail d'architecture dans la construction de ses films lui confère une place de choix tant au niveau national qu'international. Une fois de plus, elle nous prouve qu'elle est une réalisatrice talentueuse, capable de repousser les limites du cinéma et de créer des œuvres captivantes et uniques.

    Depuis ses débuts, Kaouther Ben Hania n'a cessé d'expérimenter de nouvelles structures dans ses films. Du faux documentaire avec Le Challat de Tunis (Sélection ACID 2013), à la fausse fiction avec Zeineb n’aime pas la neige (Tanit d'Or aux JCC 2016), en passant par les neufs chapitres en plans séquences de La Belle et la Meute (Un certain regard 2017), elle a toujours cherché à repousser les limites du cinéma. Son esthétique singulière dans L'Homme qui a vendu sa peau, rappelant des tableaux de peinture, a certainement contribué à lui valoir une nomination à l'Oscar du Meilleur film international en 2021.

    Avec une filmographie aussi remarquable, les attentes autour de ses nouveaux projets sont élevées, les défis à relever toujours plus grands. Pourtant, une fois de plus, Kaouther Ben Hania réussit à surprendre avec Les Filles d'Olfa. Comme mentionné précédemment, ce film nous plonge dans une histoire difficile à définir, mêlant documentaire, fiction et making-of. Il offre à la fois un récit authentique de la vie d'Olfa et de ses quatre filles et une thérapie pour elles, ainsi qu'une expérience cinématographique intense pour tous les spectateurs et même pour des acteurs confirmés tels que Hend Sabry et Majd Mastoura, qui ont eu le courage d'y participer.

    Cette aventure a commencé en 2016, lorsque Kaouther Ben Hania a été captivée par la façon dont Olfa racontait son histoire à la radio. Sa manière d'exprimer ses pensées et ses émotions a marqué la réalisatrice, qui a immédiatement perçu en elle un personnage cinématographique intéressant. Elle a décidé de la contacter avec l'intention de réaliser un documentaire sur son histoire. Cependant, une fois le tournage commencé, la réalisatrice a ressenti le besoin de repenser le format initial du film. C’est ainsi que le projet a évolué vers une forme hybride, où les frontières entre les genres ont commencé à s'estomper. «J'avais un personnage intéressant et je n'avais pas envie qu'Olfa raconte. Par ailleurs souvent mes acteurs, sur les tournages me demandent les motivations des personnages, là les acteurs pouvaient directement demander. J'avais aussi besoin des acteurs pour poser les questions et j'avais envie de revisiter la mémoire d’Olfa et ses filles et comprendre ce qu'il s'est passé » a déclaré la réalisatrice.

    Dès les premières images du film, Kaouther Ben Hania explique sa démarche. Elle souhaite raconter une histoire vraie, celle d'Olfa et de ses deux filles disparues, « mangées par le loup », tout en comblant le vide laissé par leur absence. Deux actrices professionnelles se glissent ainsi dans leurs rôles, apportant une nouvelle dimension à l'histoire. Pour épauler Olfa et la remplacer occasionnellement, Hend Sabry, fait également partie du casting. En réalité, les trois actrices sont présentes non seulement pour incarner des rôles, mais aussi pour aider, être un miroir et même une conscience, pour Olfa et ses filles. Cette structure a surement contribué à rendre le film unique et intéressant. Non seulement il permet de rendre l’histoire de cette famille plus captivante, mais il permet également une réflexion et une remise en question, en permettant aux protagonistes de s’y voir de l’« extérieur ».

    Tout au long du film, on fait la connaissance de cette famille et on pénètre son intimité à travers les anecdotes, les confidences et les reconstitutions. On découvre l'histoire tragique d'une femme forte, porteuse d'une certaine violence, mais aussi d'un amour profond pour ses filles. Elle aspire à les élever correctement, mais elle échoue. Elle incarne les contradictions de la société arabo-musulmane tunisienne, qui n'a pas réussi à se défaire de son conservatisme et de ses superstitions pour s'adapter pleinement au monde actuel. On découvre également une famille meurtrie par la disparition de deux de ses filles aînées, Rahma et Ghofrane.

    Profondément tunisien, Les Filles d'Olfa est un film qui explore les réalités complexes de la société tunisienne, mettant en lumière les traumatismes individuels et collectifs, ainsi que les luttes personnelles et sociétales.

    Par exemple, Olfa, le personnage central du film, qui a toujours été méfiante envers les hommes, essayant de protéger ses filles d’eux, reproduisant tous les interdits liés au corps et à la « pudeur » déclare, lorsqu’elle a été amoureuse et heureuse, avoir fait sa révolution en se débarrassant de certaines idées conservatrices. Paradoxalement à ces idées, elle ramène chez elle son amant Wissem, et le loge chez elle. Il profite de la situation et abuse des filles. Une scène particulièrement émouvante montre l'une des jeunes filles raconter comment l'amant de sa mère l'a abusée, mais elle lui pardonne car il a été une figure paternelle pour elle. Quelle souffrance est dégagée de cette scène !! Cette jeune fille pardonne à son violeur, juste parce qu’il a su remplacer pour elle le père absent. C’est incroyable !

    Les filles d'Olfa aborde également la question de la jeunesse tunisienne en quête de repères et d'un avenir. On voit les jeunes suivre différents mouvements, sans savoir réellement ce que cela leur apportera. Le film permet de mieux comprendre la société tunisienne et les choix de certains individus. Il éclaire sur la façon dont certains peuvent être bernés ou embrigadés.

    Le film tente de comprendre pourquoi ces deux jeunes filles ont pu se laisser endoctriner et partir ainsi. À travers leur histoire, il offre peut-être une explication pour tous ces jeunes hommes et jeunes filles qui partent soudainement sans prévenir. Il invite à une réflexion profonde sur les motivations et les influences qui conduisent à de telles décisions.







    Écouter ces jeunes, leur donner la parole, est un élément central du film qui interroge le point de vue de tous les personnages, mettant en lumière leurs failles et leurs contradictions d'une manière magnifique.

    Kaouther Ben Hania offre une œuvre puissante et captivante, où les frontières entre la réalité et la fiction s'estompent pour mieux plonger le spectateur dans une réflexion profonde sur les thèmes universels de la famille, de l'amour et de la résilience.

    Mêlant documentaire, fiction et thérapie, il est légitime de se demander quelle part du film est réelle et quelle part est écrite. La différence par rapport à un docufiction classique réside dans la présence des véritables protagonistes qui racontent, dirigent et conseillent les acteurs. Sans oublier qu’il y a une réelle interaction entre eux, ajoutant une dimension d'authenticité et de vérité à l'ensemble. En plus, les actrices, surtout Hend Sabry posent souvent des questions, ou font des remarques, qui permettent à Olfa et ses filles de se remettre en question, de voir les choses sous un angle différent.

    La décision de cette mère de livrer sa famille, parfois avec des détails intimes, au public soulève une autre question légitime : pourquoi le fait-elle ? Pourquoi se dévoile-t-elle ainsi ? Lors de la conférence de presse qui a succédé à la projection, elle répond en disant qu'elle le fait pour défendre une cause. En tant que grand-mère d'une petite fille de huit ans, emprisonnée dans un pays étranger, elle lance un appel à toutes les ONG de défense des droits de l'homme et à tous les militants engagés pour agir en faveur de ces enfants qui ne devraient pas payer pour les actes de leurs parents. Elle souhaite également que ses filles et tous ceux qui sont partis avec elles soient rapatriés en Tunisie et qu'ils puissent bénéficier de procès équitables.

    Cette maman utilise le pouvoir du cinéma pour sensibiliser le public à une situation difficile et injuste, en dévoilant son histoire et celle de sa famille. Son objectif est d'attirer l'attention sur les enfants pris au piège de conflits qui les dépassent, plaidant pour leur droit à une justice équitable. Son acte de courage et de vulnérabilité devant la caméra vise à susciter une action concrète de la part des organisations de défense des droits de l'homme et des militants engagés. Elle espère que leur histoire touchera les cœurs et les consciences, incitant ainsi les spectateurs et les acteurs de la scène internationale à prendre des mesures pour protéger les droits de ces enfants et favoriser leur retour dans leur pays d'origine.

    Les Filles d'Olfa transcende les limites d'un simple film pour devenir un cri du cœur, un appel à l'aide et un fervent désir de provoquer le changement. Cette œuvre puissante pousse à remettre en question la société tunisienne, les choix individuels et collectifs, tout en offrant une exploration émotionnelle et une compréhension plus profonde des réalités vécues par ces jeunes personnes.

    Est-ce que Les filles d'Olfa saura conquérir le jury présidé par Ruben Östlund, réputé lui-même pour son audace et ses constructions cinématographiques originales ? L'espoir est de mise, non seulement pour ce film en particulier, mais aussi pour l'ensemble du cinéma tunisien.

    Article publié ici:
    https://www.webdo.tn/fr/actualite/culture/cannes-2023/206097?fbclid=IwAR0snnAbCjWJy34XRdrwjGDolZQrddweH8DKzMqj20rzAbK8RbpD0mZasVM
    Cool_92
    Cool_92

    248 abonnés 418 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 7 juillet 2023
    Un film documentaire assez innovant dans sa construction et complexe au départ. La 1ère partie est un peu longue mais la 2e se révèle puissante sur lendoctrinement de deux filles d'Olfa.
    Jean-Pierre Jumez
    Jean-Pierre Jumez

    86 abonnés 222 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 7 juillet 2023
    J'admire tous ces gens qui admirent le film car moi, je me suis perdu.
    Mais j'ai savouré des performances pétillantes de jeunes actrices, et j'ai assimilé le message social et politique de la Tunisie contemporaine.
    Jacky O
    Jacky O

    8 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 23 juillet 2023
    Film sans intérêt cette histoire racontée est fatigante ! Je suis parti après 35 minutes tant on attend que le film commence vraiment. J'ai vraiment détesté
    Hotinhere
    Hotinhere

    447 abonnés 4 791 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 30 mars 2024
    Un docu-fiction familial certes émouvant et édifiant, mais le procédé original (mais raté) qui mélange les genres, dilue l’émotion du récit. 2,75
    Tumtumtree
    Tumtumtree

    153 abonnés 513 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 janvier 2024
    Les filles d'Olfa est une tentative réussie de renouvellement du genre documentaire telle que l'ont pu être Valse avec Bachir à une époque ou Little girl blue récemment. Le récit se déploie savamment et atteint la juste émotion que cette injustice suscite.
    Arthus27
    Arthus27

    77 abonnés 454 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 août 2023
    Après "La belle et la meute", Kaouther Ben Hania nous livre à nouveau un film bouleversant et totalement inédit. A la frontière entre le documentaire et le film de reconstitution, Les Filles d'Olfa est un véritable OVNI qui révolutionne la manière dont on raconte une histoire. Partant d'un concept de réalisation complexe, mêlant témoignages face caméra, et scènes jouées (tantôt par les protagonistes, tantôt par des acteurs/actrices), le film parvient à déployer un récit limpide et fluide. Au travers de l'histoire d'Olfa, dont 2 des filles ont rejoint l'état islamique en Syrie, c'est toute l'histoire récente de la Tunisie qui se déploie sous nos yeux, avant et après la révolution de 2010/2011. Les Filles d'Olfa est un film extrêmement émouvant, et d'une puissance folle. Sous couvert de simplicité, la réalisatrice parvient à mêler l'histoire d'une famille à celle de son pays, et à rendre son propos universel. Notamment en explorant la complexité de ses personnages et en ne cachant rien de leur part d'ombre.
    VOSTTL
    VOSTTL

    72 abonnés 1 816 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 19 mars 2024
    Je me cantonnerai qu’à saluer le dispositif mis en place par Kaouther Ben Hania pour relater la volonté des soeurs Ghofrane et Rahma Chikhaoui de rejoindre l’état immonde de Daech.
    Un dispositif assez périlleux de la part de la réalisatrice dans la mesure où les deux soeurs rebelles ont été jouées par deux jeunes actrices Nour Karoui et Ichraq Matar, respectivement Rahma et Ghofrane et aussi par les deux vraies soeurs Eya et Tayssir qui sont restées avec leur mère Olfa. Cette dernière partagera son témoignage avec une autre actrice, Hend Sabri, qui l’interprétera par intermittence.
    Assez troublant ce dispositif : les deux jeunes actrices comblent l’absence autour de la vraie mère et des deux soeurs.
    Je me demande qui dirige vraiment.
    La petite famille Olfa amputée des deux soeurs illuminées ou la réalisatrice Kaouther Ben Hania ?

    Evidemment, la réalisatrice du poignant « La belle et la meute » réalise un documentaire. Elle se met à la disposition des témoins. Ce sont eux qui parlent.
    Olfa et ses deux dernières filles sont les mieux placées pour décrire avec précision leur dramatique situation. Il est donc légitime que les actrices restituent correctement, avec l’aide d’Olfa, Eya et Tayssir, les différentes étapes qui ont conduit les deux soeurs aînées à rejoindre le groupe terroriste.

    Et franchement, j’ai été captivé par ce dispositif qui mêle réalité et fiction. Les larmes d’Olfa, d’Eya et de Tayssir sont nécessairement inévitables tant les souvenirs remémorés sont douloureux.
    Les témoignages sont à la fois déchirants et déplaisants à entendre.
    Je ne m’étendrai pas sur l’aspect déplaisant au risque d’être très désobligeant. Mais force est de constater que ce documentaire permet à Olfa de se confier sans voile ! Elle a été courageuse de dévoiler des pans obscurs de sa personnalité. L’épisode de Wissem, là aussi joué par l’acteur Majd Mastoura, m’a répugné ; et d’autant plus qu’Olfa rejette la faute sur ces deux jeunes filles. Je n’en dirai pas plus.
    A cela s’ajoute que tout ce qui touche à la tradition religieuse et ses tabous d’un autre monde me révulsent !

    A noter : comme la grande majorité, j’ai été surpris d’apprendre que sous l’ère Ben Ali le port du voile était interdit !
    Il n’y a pas à dire, il fut un temps où le voile n’avait pas sa place dans les sociétés musulmanes. Dans les années 50-60, Nasser ne voulait pas entendre parler de voile ! De là à penser que sous certains régimes dictatoriaux, il y avait du bon pour la femme, il n’y a qu’un mauvais esprit comme moi pour le sous-entendre. Car avec les temps modernes et autres révolutions arabes, c’est à se demander si la civilisation musulmane ne régresse pas !
    Je crois avoir été quand même déplaisant.
    Bref, « Les filles d’Olfa » est une expérience documentaire à découvrir.
    Domnique T
    Domnique T

    56 abonnés 229 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 octobre 2023
    "Les Filles d’Olfa" nous donne l'impression, la certitude que le cinéma peut être tellement utile ! Le regard porté sur le monde est tellement différent de notre (de mon ...) regard d'européen !
    Le sujet traité a été vu à maintes reprises sous forme de reportage dans diverses émissions d'information. Mais, dans ce film, les faits ne sont pas le propos ! Ils sont la cause, c'est tout. Par des moyens assez inhabituels, nous sont montrés les ÉMOTIONS provoqués par les faits. Le spectateur est surpris à chaque minute parce qu'il n'y a rien de rationnel !
    Le machisme, la maltraitance infantile, la sororité, les rapports mère/filles, la violence domestique, l'intimité féminine ... tout est abordé par ces femmes sous l'aspect des joies et des tourments induits ...
    C'est émouvant, grinçant, déroutant ...
    Antoine
    Antoine

    25 abonnés 49 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 31 juillet 2023
    On est pas loin du chef d'oeuvre. Une histoire tragique contée avec une grande humanité, une franche tendresse et surtout sans manichéisme, où l'on rit souvent et franchement. Toutes les protagonistes et actrices de ce film témoignent avec candeur et justesse de la cruauté d'un quotidien effrayant. Glaçant et pourtant le film nourrit aussi l'espoir tout en étant captivant!
    Jean-Jacques FERNANDEZ
    Jean-Jacques FERNANDEZ

    23 abonnés 215 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 mars 2024
    Une très audacieuse façon de nous partager ce drame familial. La beauté de ses actrices ,associée au ton léger viennent adoucir le sujet douloureux de la radicalisation religieuse. Le réalisateur réussi pleinement son projet ambitieux avec une exigence esthétique totalement maîtrisée. Un film réussi , à voir....
    Fenêtre sur salle
    Fenêtre sur salle

    34 abonnés 158 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 17 juillet 2023
    Immédiatement, c'est l'intelligence et la complexité du dispositif qui impressionnent :
    - l'histoire d'une mère et de ses quatre filles, dont deux sont parties au Liban pour rejoindre Daech.
    - des scènes familiales rejouées face caméra avec la mère et ses deux autres filles dans leurs propres rôles .
    - deux jeunes actrices engagées pour jouer les deux soeurs disparues.
    - une autre actrice qui joue le rôle de la mère dans les scènes trop difficiles à jouer pour cette dernière.
    - enfin, un seul et même acteur qui interprète tous les personnages masculins (quelle idée géniale !).

    Ce docu fiction hors normes alterne donc ces scènes rejouées avec leur making of, les confessions de la mère et de ses filles ainsi que des images d'archives tirées de journaux télévisés.

    Un dispositif hors du commun qui peut donner le vertige, voire même s'avérer encombrant, allant jusqu'à faire s'interroger sur ce que la réalisatrice cherche à mettre le plus en avant dans son documentaire : ce qu'il raconte ou comment il a été fabriqué ? Elle prend en effet le risque de faire passer en arrière plan le propos, le spectateur pouvant se focaliser un peu trop sur la façon dont est construit le film et décrocher sur le fond. Pour ma part, j'ai trouvé que sa force était justement de faire de sa forme un sujet à part entière, venant appuyer son message.

    Le fond justement...

    Outre le propos politique, c'est ce que le film raconte de la condition féminine dans une société ultra patriarcale qui est passionnant : le poids de l'éducation reçue par cette mère et son incapacité à ne pas reproduire ce modèle sur ses filles, cette violence perpétuée de générations en générations et, de manière assez hallucinante, le choix de la radicalisation comme échappatoire.

    Les scènes entre les quatre soeurs, de sang ou de cinéma, sont très fortes et font inéluctablement penser à Mustang ou Virgin Suicides. La complicité qui naît entre elles et la force qu'elles dégagent deviennent alors une vraie source d'espoir. L'espoir d'une émancipation qui viendrait enfin casser la boucle.

    Ma page ciné insta : fenetre_sur_salle
    Arthur Debussy
    Arthur Debussy

    132 abonnés 677 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 octobre 2023
    Énorme chef-d’œuvre. Oui, chef-d’œuvre. Le mot n'est clairement pas usurpé. Un film bouleversant, une énorme claque. Kaouther Ben Hania est à la fois une très grande cinéaste et une très grande scénariste. Le dispositif qu'elle a monté est d'une grande intelligence et en même temps très troublant.

    Il permet de raconter l'indicible, cette histoire extrêmement douloureuse, d'Olfa et de ses quatre filles. Je ne peux que saluer Olfa et ses deux plus jeunes filles, qui jouent leur propre rôle et crèvent l'écran. Mais je ne peux que m'incliner également devant Kaouther Ben Hania, qui livre un film d'une grande finesse et d'une grande subtilité, ainsi que d'une profondeur et d'une richesse incommensurables.

    Il y aurait tellement à dire sur les nombreux sujets qu'elle brasse avec talent... Car elle met le doigt là où ça fait mal. Ce film est tellement riche sur le fond... Je salue également le courage de la cinéaste, qui a réalisé un film sans concession. Toujours pudique, mais très critique, car très réaliste, sur la condition de la femme en Tunisie. Et le courage d'Olfa et de ses deux filles, qui se battent contre le djihadisme, à visage découvert...

    Total respect pour ce film et son équipe. Je ne peux que vous inciter à le voir. Pour moi, à ce jour et de loin, c'est le meilleur film de 2023... et le plus marquant.
    rvrichou
    rvrichou

    91 abonnés 385 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 juillet 2023
    Un film fort de part le sujet traité sans concession et très convaincant. Sur le plan cinématographique un film étonnant de par des choix de mise en scène audacieux et originaux.
    Les meilleurs films de tous les temps
    • Meilleurs films
    • Meilleurs films selon la presse
    Back to Top