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    La Promesse verte
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "La Promesse verte" et de son tournage !

    Naissance du projet

    Lors du tournage de Au nom de la terre, Edouard Bergeon est tombé sur un article de presse concernant le blocage de la raffinerie Total de la Mède par des agriculteurs. Ils protestaient contre l’importation d’huile de palme d’Asie du Sud-Est, destinée à la production de biocarburants : "Les agriculteurs français avaient été incités par le gouvernement, via des primes, à cultiver du palme pour produire du biocarburant et les importations d’huile de palme allaient faire baisser les cours de marché de l’huile française. La colère de ces agriculteurs qui se sentaient floués a résonné en moi."

    "Car au-delà du faible prix de production de l’huile de palme, se pose surtout la question de ce qui se cache derrière la promesse des 'carburants verts' qui ne proposent au fond rien de durable pour la planète, ni pour les humains. Ce 'miracle écologique' repose sur une des cultures les plus écocides de la planète, celle de l’huile de palme. Produire cette huile à l'autre bout du monde s'avère un désastre écologique. Elle implique une déforestation massive, terrible pour l'écosystème local et mondial - la forêt primaire est le poumon de notre planète et un rempart contre le réchauffement climatique."

    "Elle nécessite l'utilisation massive d'engrais chimiques et de désherbants pour faire pousser les palmiers, sans oublier la quantité de fioul lourd nécessaire au transport de l'huile par cargo. C’est aussi un désastre humain pour les peuples autochtones des forêts tropicales qui se retrouvent expropriés de leurs terres ancestrales. Mais l’huile de palme est une incroyable manne financière pour les industriels, aussi bien pour les pays producteurs que pour les importateurs. Le marché est tellement important que la plupart des dirigeants politiques ferment les yeux sur ses conséquences."

    "L'huile de palme en Asie du Sud-Est représente en effet une grosse partie du PIB des pays producteurs et génère un grand nombre d'emplois. Et pour le consommateur qu'importe qu'à l'autre bout de la planète on abatte des forêts primaires à la biodiversité inestimable, qui soit dit en passant ne repousseront jamais ! À partir de là, j’ai imaginé l’histoire de Carole, une mère confrontée à l’injustice qui s’est abattue sur son fils, et qui va se battre avec courage pour le sauver. Un thriller écologique qui dénonce en filigrane l’hypocrisie des biocarburants", se rappelle le metteur en scène.

    Les 2 acteurs principaux

    Alexandra Lamy a été une évidence pour Edouard Bergeon dans le rôle de Carole : "D’entrée, elle a refusé tout maquillage pour être au plus près de la vérité : une femme qui vit les épreuves que traverse Carole se fiche bien de son apparence. C’est courageux et je ne peux que l'en remercier. Au final, elle apporte un souffle, une intensité et une crédibilité incroyables au personnage", confie le réalisateur, en poursuivant au sujet de l'interprète de Marin : "Le comédien auquel je pensais au départ pour le personnage de Martin n'était pas disponible."

    "Je cherchais donc mon acteur et un beau matin, Félix m’est apparu de manière inattendue. Avec Luc Golfin, co-auteur et monteur du film, nous avions rendez-vous avec notre producteur, Christophe Rossignon. Nous discutions à la machine à café chez Nord-Ouest, la production, quand « Martin est entré » : et c’était Félix Moati. Il m’a tout de suite dit Banco."

    Du beau monde

    Côté personnages secondaires, nous retrouvons Sofian Khammes dans le rôle de l'attaché de l’ambassade de France en Indonésie qui va soutenir Carole dans ses démarches, Julie Chen dans celui de l'activiste Nila, Stéphane Pézerat dans celui du lobbyiste décomplexé, Fatou N’diaye dans celui d’une députée écolo, ou encore le Canadien Antoine Bertrand dans celui du responsable humanitaire.

    "Une fois de plus, Gigi Akoka, avec qui j’avais déjà travaillé sur Au nom de la terre, m’a apporté ce casting extraordinaire. Sans oublier ces deux jours passés avec Philippe Torreton qui avait un gros pavé de texte à jouer : on a tous eu droit à une masterclass", précise Edouard Bergeon.

    Authenticité

    Si le film n'est pas une histoire vraie, Edouard Bergeon voulait recréer les conditions de détention en Indonésie de manière réaliste. Pour ce, il s'est documenté sur les cas de Français emprisonnés et/ou condamnés à mort dans ce pays, comme Mickael Blanc ou Serge Atlaoui : "Notre histoire ne s’inspire en aucun cas de la leur, mais elle nous a permis de comprendre comment se déroulait ce type de procès, à quoi ressemblait le couloir de la mort, etc."

    "Toujours par souci de réalisme, nous avons tenu à tourner dans de vraies cellules, de vrais parloirs, un vrai tribunal également où il faisait au moins cinquante degrés… C’était oppressant."

    En Thaïlande

    Compte tenu du sujet du film, il a été impossible pour Edouard Bergeon de tourner en Indonésie (sauf les plans aériens de la forêt primaire). L'essentiel de La Promesse verte a ainsi été conçu en Thaïlande, l'un des cinq plus grands pays producteurs d’huile de palme. Le cinéaste explique : "On y trouve, à une autre échelle, des forêts primaires et des palmeraies, des usines d'extraction d'huile, le même type de paysages et de climat, une architecture similaire... La chaleur y est aussi suffocante qu’en Indonésie (nous avons vécu un pic historique de température et de pollution lorsque nous y étions)."

    "La Thaïlande a également une industrie du cinéma reconnue. Le pays dispose d’infrastructures et d’équipes techniques très professionnelles. Nous nous sommes inspirés de nos repérages en Indonésie pour le choix de nos décors. Comme pour Au nom de la terre, je voulais que tout soit crédible, jusqu'au moindre détail. C’était primordial. Nous avons tourné pendant deux mois en Thaïlande au cours du printemps 2023."

    Quelques scènes en France

    D’autres plans de La Promesse verte ont été tournés à Paris, notamment pour le volet institutionnel, mais aussi aux Sables d’Olonne, en Vendée : "Quel autre meilleur endroit en France que les Sables d’Olonne pour commencer, enfant, à rêver à un tour du monde ? Cela me paraissait un endroit idéal pour l’enfance de Martin. Au bout du chenal longeant la grande plage, les derniers héros comme on les surnomme, partent tous les quatre ans réaliser un exploit autour de la planète pour le Vendée globe. Peut-être est-ce là que, moi aussi, j’ai commencé à vouloir changer le monde ?"

    "Ce qui est sûr, c'est que j'ai la nostalgie de ces journées passées avec mes parents ou sur mon vélo sur la côte vendéenne (je suis originaire de la région de Poitiers). Par ailleurs, la région Pays de la Loire nous a soutenu dans notre projet, comme elle l’avait fait pour Au nom de la terre. L’engouement des spectateurs ligériens à la sortie de mon premier film m’avait également donné très envie d’y revenir", raconte Edouard Bergeon.

    Une triste réalité

    L’Indonésie a perdu plus de 26 millions d’hectares de sa couverture forestière entre 2002 et 2019 (source : Global Forests Watch). Le 27 octobre 2023, la compagnie indonésienne Garuda Indonesia a effectué le premier vol commercial avec du kérosène produit à partir d’huile de palme (à hauteur de 2,4% dans la composition).

    A ce jour, l’Europe résiste en excluant les biocarburants issus de sous-produits d'huile de palme de la liste des « carburants durables ».

    Qui à la BO ?

    Thomas Dappelo, qui avait déjà composé la BO d'Au nom de la terre et toutes les musiques d'un grand nombre de documentaires de Edouard Bergeon, a composé les morceaux de La Promesse verte : "Il a travaillé à un mélange d'instruments européens et d'instruments indonésiens, notamment le gamelan, un ensemble instrumental traditionnel très impressionnant composé de nombreuses percussions en bronze et de tambours. Le travail avec Thomas a commencé très en amont, dès les premières versions du scénario. Nous avons rapidement choisi d’appuyer l'aspect thriller qui y était déjà présent, nous souhaitions dès les premières images mettre le spectateur sous tension et l’entraîner dans l'engrenage avec les personnages."

    "Deux thèmes sont déclinés tout au long du film, un thème de l’action, de la recherche de la vérité. Et un thème de la relation mère fils. Pour souligner la majesté des paysages, l’émotion des personnages ou l’aspect dramatique de certaines scènes, Thomas a mélangé un ensemble de cordes, des cuivres, un violoncelle solo, mais aussi cet instrument traditionnel indonésien, le Gamelan, qui remplace les percussions européennes. Les sonorités nous ont intéressées autant que l’accord qui peut sonner légèrement faux à nos oreilles mais qui joue avec les tensions harmoniques et les dissonances. Aucun instrument virtuel ou programmations n'ont été utilisés, seulement de vrais instruments joués par des musiciens", se souvient le metteur en scène.

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