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    Bolero
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Bolero" et de son tournage !

    Naissance du projet

    Anne Fontaine est en premier lieu partie d'un souvenir : lorsqu'elle était jeune danseuse, elle a été marquée par le "Bolero" dans la chorégraphie de Maurice Béjart, dansé par Jorge Donn, qu'elle a trouvé à la fois moderne et érotique. La réalisatrice précise : "Il y a ensuite un désir : l’envie, depuis longtemps, de réaliser un film sur la musique et la danse - mon père étant compositeur et organiste, j’ai baigné toute ma vie dans une atmosphère musicale. Il y a enfin l’énigme que représente le créateur de cette œuvre inoxydable, qui voyage à travers les époques et les pays, inspire les groupes pop comme la musique répétitive. Comment Ravel l’avait-il conçue ?"

    "Je savais peu de choses sur sa personnalité. Je me suis mis en tête de le rencontrer à travers la construction cyclique et envoûtante du « Bolero »."

    Pressenti(e)s

    Swann Arlaud était à l'origine envisagé pour se glisser dans la peau de Maurice Ravel. Virginie Efira et Vicky Krieps étaient elles aussi pressenties pour prendre part au film.

    Documentation

    Bien que Ravel ait suscité d’innombrables analyses de spécialistes, la somme biographique et critique de Marcel Marnat (que Anne Fontaine a eu la chance de rencontrer) reste la Bible sur le sujet : "Ses interviews de Manuel Rosenthal, qui a été l’élève de Ravel, et celles de Marguerite Long (pianiste légendaire et autoritaire interprétée par Emmanuelle Devos dans le film), portent principalement sur la construction des œuvres.Marguerite Long insiste notamment sur leur minutie, leur précision et leur structure quasi mathématiques", confie la cinéaste.

    Période difficile

    Dans Boléro, on découvre Ravel à une période qui ne lui est pas propice, comme l'explique Anne Fontaine : "Il est enlisé, il ne sait pas comment aborder le ballet qu’il a promis à cette femme aussi tenace que baroque qu’est Ida Rubinstein, ex-danseuse des Ballets Russes, devenue la star et la productrice de ses propres spectacles."

    "Comment va-t-il faire ? Il a envie de fuir, et son malaise provoque une proximité avec le spectateur. Tout le monde comprend qu’on puisse se sentir impuissant à un moment de sa vie, qu’il ne s’agit pas simplement d’appuyer sur une machine pour que l’inspiration revienne. Ce rapport à la création m’intéressait beaucoup."

    Le Belvédère

    Anne Fontaine a tourné dans la vraie maison de Ravel, Le Belvédère, à Montfort-l'Amaury dans les Yvelines : "C’est un véritable miracle qu’on ait obtenu le droit d’y planter notre caméra. Ravel l’avait entièrement conçu pour y travailler. Tout y est à son image – les bibliothèques, les frises,l’étroitesse des couloirs, le jardin japonais ; tout y est petit – comme lui, et comme le rappel de la douleur qu’il en éprouvait. Je l’avais visitée, bien sûr, et pensais reconstruire un décor jusqu’à ce que je me dise qu’il serait extraordinaire d’y tourner, là, et dans le cimetière de Montfort-l'Amaury."

    "Cela a été de longues tractations, et la mairie a fini par me faire confiance. En posant une seule condition : nous ne pouvions pas être plus de sept personnes dans les lieux. Le prestige d’Alexandre Tharaud, qui joue la musique du film, immense pianiste et grand ravélien, a sûrement aidé à cet accord", se rappelle la réalisatrice.

    Côté photographie

    Après Coco avant Chanel, Perfect Mothers et Gemma Bovery, c’est la quatrième fois que Anne Fontaine collabore avec le directeur de la photographie Christophe Beaucarne. Tous les deux ne voulaient pas d’une construction chronologique ou naturaliste, mais plutôt une construction de sensations et d’associations : "Avec Christophe, nous avons beaucoup travaillé sur les transitions d’époque, perçues comme des éléments sensoriels - des raccords de pensées et de sensations qui nous permettent de voyager avec Ravel, à l’intérieur de lui-même."

    "Nous avons aussi beaucoup travaillé sur la couleur : nous la voulions vivante et non pas compassée, comme elle l’est parfois dans les films d’époque où la lumière semble se mettre au garde à vous devant l’Histoire."

    S'améliorer en piano

    Si Raphaël Personnaz a de solides bases en piano, il a dû s'améliorer pour les besoins du film, aux côtés du célèbre pianiste Alexandre Tharaud. Le comédien se souvient : "Lorsque Anne m’a présenté Alexandre, j’ai vu ce que c’était que de jouer du Ravel. Alexandre m’a mis entre les mains d’un professeur – Fréderic Vaysse-Knitter avec qui j’ai appris à jouer « La Pavane » et plusieurs autres morceaux. Ce qui fait, qu’à 80% dans le film, ce sont mes mains qui jouent."

    "Il était important pour le film que je sois en mesure d’assurer ces 80%. Alexandre Tharaud prend le relais sur les 20% restants – il m’aurait fallu au moins dix ans de pratique pour atteindre son niveau et un miracle pour atteindre son génie."

    Moins 10 kg pour Raphaël Personnaz

    Ravel était très maigre et très sec. Ainsi, Raphaël Personnaz a perdu 10 kilos, par soucis de ressemblance, mais aussi pour rentrer dans la peau du personnage : "Alexandre Tharaud m’avait confié que, lorsqu’il jouait du Ravel, il avait le sentiment de rentrer dans ses mains. J’aimais beaucoup l’image. J’ai essayé d’appliquer cela à mon corps. Ravel se tient toujours très droit. Il existe vingt-trois petits films muets de lui : dès qu’il sent que l’attention est posée sur lui, qu’il repère la caméra ou que quelqu’un s’approche de lui, il se raidit."

    "Même lorsqu’il est au piano, il se tient très droit. Comment pouvait-il vivre éternellement comme cela ? Mystère. Il ne se relâchait qu’en composant sa musique. J’ai donc travaillé cette forme de sécheresse et en même temps cette bonté que tous prêtent à Ravel."

    Retrouvailles

    Doria Tillier et Vincent Perez ont récemment joué ensemble dans Une affaire d'honneur, réalisé par le second.

    Diriger un orchestre

    Raphaël Personnaz a également dû apprendre à diriger un orchestre. Une nécessité pour les scènes où Ravel dirige La Valse et Le Bolero. Jean-Michel Ferran, son professeur, l’a d’abord fait répéter dans une petite salle du Conservatoire du 12ème arrondissement : "Est enfin venu le moment où je me suis retrouvé devant quatre-vingt-dix instrumentistes, tous chevronnés. « Tu verras, la sensation physique qu’est un orchestre jouant devant soi est incomparable », m’avait prévenu Jean-Michel Ferran. Il n’avait pas menti."

    "En sortant des premières répétitions, alors que je venais de diriger des musiciens formidables qui m’avaient chaleureusement fait croire que j’étais un chef d’orchestre formidable, mes jambes tremblaient,je n’avais jamais ressenti un choc d’une telle puissance. J’ai adoré tourner ces scènes, j’aurais pu continuer de les jouer à l’infini", se rappelle l'acteur.

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