Comme son titre l’indique, Downton Abbey II : une nouvelle ère est la suite de Downton Abbey, sorti en 2019, lui-même tiré de la série à succès du même nom diffusée entre 2011 et 2016. Au cours de ses six saisons, le programme a obtenu 15 Emmy Awards, 3 Golden Globes et un BAFTA.
Le film devait initialement sortir pour Noël 2021 mais la date a été repoussée en raison de la pandémie de Covid-19.
Ce deuxième opus est réalisé par Simon Curtis : « J’ai eu la chance de travailler avec plusieurs acteurs et techniciens de cet univers au cours de ces dernières années. Gareth Neame et moi avons collaboré sur Twenty Thousand Streets Under the Sky et j’ai travaillé avec Liz Trubridge sur A Short Stay in Switzerland où j’avais dirigé Julie Walters. Je crois que le fait que je connaisse bien la série – et tous les personnages – et que je l’ai suivie attentivement depuis le tout premier épisode ont joué en ma faveur. »
Simon Curtis, le réalisateur du film, n’est autre que l’époux d’Elizabeth McGovern, qui incarne Cora Crawley. Cette dernière avait déjà tourné sous sa direction dans La Femme au tableau. Elle confie : « C’était un véritable privilège de tourner avec lui de nouveau. On n’avait pas travaillé ensemble depuis très longtemps, et j’avais oublié ce que c’était d’avoir une relation professionnelle avec lui. C’était incroyable de voir à quel point il a gagné confiance en lui et a mûri. C’est un formidable metteur en scène, et ce qui a le plus compté à mes yeux, c’était de voir combien chacun était heureux, à l’aise et rassuré avec lui à leurs côtés. Cela m’a rendue très fière de lui. »
Une équipe de tournage hollywoodienne débarque à Downton. Le film se déroule en 1928 et c’est à cette époque que le cinéma muet a cédé la place au parlant. L’idée provient du producteur Gareth Neame dont le grand-père, le réalisateur Ronald Neame, a été opérateur caméra sur Chantage, film à l’origine muet d’Alfred Hitchcock. Mais la sortie du Chanteur de jazz, le premier film parlant, pousse Hitchock à changer ses plans et à faire de Chantage le premier film parlant de l'histoire du cinéma britannique. Gareth Neame raconte : « Je me souviens de ce que mon grand-père me racontait sur l’arrivée des preneurs de son et du fait que les caméras étaient soudain limitées dans leurs mouvements parce qu’elles étaient extrêmement bruyantes. Les caméras devaient être enfermées dans des caissons insonorisés afin que les micros ne puissent pas enregistrer le bruit des caméras, ce qui limitait en conséquence les mouvements d’appareil. Les preneurs de son sont alors devenus les personnes les plus importantes sur le plateau. »
Pour ce deuxième opus, les Crawley quittent pour la première fois l’Angleterre pour se rendre sur la Côte d’Azur. Le producteur Gareth Neame justifie ce changement de décor : « L’aristocratie britannique a joué un rôle déterminant pour établir la notoriété de la Côte d’Azur et faisait le déplacement du nord de l’Europe pour fuir les hivers rigoureux. Cependant, ce n’est qu’à partir de la fin des années 20 et du début des années 30 que les nobles anglais s’y rendaient pendant l’été. Ce sont des Américains comme F. Scott Fitzgerald et Ernest Hemingway qui ont lancé cette mode. »
Nathalie Baye rejoint l’univers de Downton Abbey dans le rôle d'une Française, la richissime veuve de Montmirail : « Cela a été une expérience vraiment agréable et j’ai réellement apprécié Simon Curtis ainsi que les acteurs qui m’ont accueillie à bras ouverts, alors que cela peut être parfois étrange de débarquer comme ça dans un film de ce genre, dans lequel une troupe d’acteurs travaillent ensemble depuis des années. Tout le monde a été profondément chaleureux et amical. » L’actrice n’avait jamais vu la série mais a rattrapé les six saisons et le premier film avant le tournage.
L’acteur belge Jonathan Zaccaï incarne le fils de Nathalie Baye. Grand fan d’Il était une fois en Amérique, il n’en revenait pas de donner la réplique à Elizabeth McGovern, « dont j’étais amoureux à l’époque. J’avais peur de la gaver avec mon admiration mais elle était ravie de pouvoir discuter avec moi de ce film mythique. » (Extrait d’une interview accordée à Paris Match Belgique)
Ce film est marqué par l’arrivée de nouveaux visages : Dominic West, Hugh Dancy et Laura Haddock côté britannique, et Nathalie Baye et Jonathan Zaccaï côté français.
La pandémie et les confinements ont compliqué la logistique, notamment pour le tournage en France. L’équipe ignorait toujours si elle pourrait si rendre deux à trois semaines avant les prises de vues. Le studio avait demandé de prévoir un plan B et de trouver des décors au Royaume-Uni qui pouvaient passer pour la France en cas d’impossibilité de se rendre outre-Manche.
Pour la villa située dans le Sud de la France, cinq demeures avaient été repérées par l’équipe. Le chef décorateur Donal Woods a déniché la Villa Rocabella, située dans Le Pradet, près de Toulon : « De manière générale, l’atmosphère de la villa inspire la décontraction, entre la lumière, le soleil, la mer, la végétation luxuriante et la beauté des fleurs et des plantes méditerranéennes. C’est aussi lié à la lumière propre à la Méditerranée, totalement unique au monde. C’est magique. »