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traversay1
3 184 abonnés
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3,5
Publiée le 10 avril 2024
Dans l'âge d'or du cinéma mexicain (1940-1960), aux noms plus ou moins familiers d'Emilio Fernández, d'Ismael Rodríguez, de Roberto Gavaldón, voire de Julio Bracho, il conviendrait sans doute d'ajouter celui de Rogelio A. González, à condition d'accéder à ses films. La découverte de Le squelette de madame Morales est en tous cas une belle source de jubilation. Cette comédie noire, aux confins du fantastique, s'en prend avec délectation à la petite bourgeoise bigote et à une Église toute-puissante, qui se veut directrice de conscience de tout un pays. La forme n'est pas en reste dans cette fable aux accents surréalistes, la mise en scène de Rodríguez osant quelques cadrages joliment biscornus. La vie conjugale en prend pour son grade et c'est à se demander qui veut la peau du taxidermiste, homme plutôt bienveillant et épicurien dont la vie de couple est devenue un enfer à cause d'une épouse confite en dévotion et habile à se poser en victime auprès de son entourage. La suavité du grand acteur Arturo de Córdova n'est pas pour rien dans le plaisir pris devant cette pépite qui se dévoile enfin au public européen.
Un couple mexicain sans enfant formé par une bigotte pied-bot revancharde et un épicurien anticlérical, amateur de taxidermie se déchire. De ce postulat, dans un noir et blanc charbonneux, va se dérouler sous vos yeux ébahis, une comédie noire et grinçante jamais vue depuis Arsenic et vieilles dentelles. Régalez-vous !
La réédition du titre le plus célèbre de R. Gonzalez, cinéaste mexicain de son âge d'or, beaucoup moins connu dans l'Hexagone que ses compatriotes E. Fernandez et R. Gavaldon, donne l'occasion de voir ou revoir un titre rare sur grand écran.
" El esqueletto..." (1960)est généralement considéré comme le chef d'œuvre du cinéaste, il figure même , encore aujourd'hui, parmi la liste des titres les plus célèbres du septième art de son pays.
Doté d'un scénario qui aurait peut-être pu intéresser Hitchcock, ou Dario Argento, il propose une critique sévère du mariage et du rôle délétère de la pratique rigoriste de la religion.
L'épouse manipulatrice à la personnalité qui contient des aspects de perversité, mais bigotte, ruine la vie d'un taxidermiste pourtant aimant, affable, empathique et qui aime la vie. ( finalement ceci explique peut-être celà)
A bout, il décide de régler la question de façon définitive.
Arturo de Cordoba ( "El" Bunuel) porte le film sur ses épaules et livre une prestation formidable, dans ce titre à la hauteur de sa réputation.
Le point faible de cet opus de Gonzalez est la photo d'une qualité pas très bonne, malgré le travail de restauration, tandis que les décors ne sont pas non plus très soignés.