Avis sur Professeur Yamamoto part à la retraite

Un film ambivalent, autant long métrage, que documentaire, Portez y le regard qui vous plaira.....La première heure du film, est consacrée aux entretiens de Yamamoto, avec quelques patients, il les voit pour la dernière fois avant sa future retraite...Certains patients sont drôles, d'autres plus démunis, mais tous veulent retenir leur Psychiatre....Quel sacerdoce...Consacrer sa vie à soigner les maladies psychiques, ce sont souvent des malheureux que la vie n'a pas gâtés.....Compassion évidente de ses médecins....Le professeur visiblement a payé de sa personne, quand on voit ses traits fatigués, ses cheveux blanchis, sa voix presque hésitante...On est loin de toute prétention médicale.....La deuxième heure est consacrée à la vie privée du Psychiatre, sa maison, quel capharnaüm, presque misérable, gagnait il bien sa vie ????
Il ne sait pas cuisiner, on va découvrir sa femme, et connaitre un peu sa vie personnelle, son passé...Il y a de l'humour, un certain désespoir par moments, et l'intimité des vieilles personnes peut effrayer...Restons jeunes....La fin du film est triste et intime...Je n'en dis pas plus....Pour "se connaitre" mieux, je conseille ce film, qui peut éveiller vos consciences.....N'hésitez pas...

Ce documentaire japonais qui peut paraître trop long traduit cependant très bien le parcours de cet éminent professeur de médecine mentale à l’aube de sa retraite professionnelle à 82 ans. Il est suivi par une caméra qui assiste à ses efforts pour recaser ses malades auxquels il est très attaché et très dévoué. On le suit également dans sa vie intime avec son épouse malade et son environnement personnel auxquels il doit faire face désormais. Le film est poignant et très émouvant et nous fait découvrir là aussi des aspects de la vie au Japon.


Bernard CORIC

J'ai beau m'intéresser au Japon, à la psychiatrie et au documentaire d'observation, j'ai trouvé ce film long et ennuyeux.
Aucun point de vue ou angle d'observation, un montage sans intérêt, on a vaguement l'impression d'assister à une somme de rushes.
Dans la première partie on voit les derniers entretiens du médecin avec ses patients, on n'apprend pas grand-chose sur sa façon de soigner, et sa proximité avec ses patients pose question. Dans la deuxième, c'est plus ou moins son quotidien mais surtout l'invitation faite au documentariste de boire et manger chez lui qui est montrée.
Je ne comprends pas pourquoi la presse a encensé ce film pauvre qui ne rend sans doute pas hommage à la personne qu'il filme.
N'est pas Depardon, Claire Denis ou Cavalier qui veut...

Un film émouvant et éprouvant sur l'engagement, l'abnégation et la vieillesse Beaucouo d'écoute, d'empathie et de bienveillance avec ses patients. Mais à quel prix pour son épouse, la femme de ce psychiatre qui s'est oubliée et certainement sacrifiée. Et tout ça semble si normal et naturel

Dans "Mental" (2008), le documentariste Kazuhiro Soda avait déjà filmé la consultation du professeur Yamamoto dans sa clinique, auprès de malades mentaux qu'il accueillait gratuitement au titre de l'aide sociale. Une dizaine d'années plus tard, il le retrouve octogénaire au moment de prendre sa retraite et de se séparer de ses patients. Il doit désormais prendre soin de son épouse frappée de la maladie d'Alzheimer.

Ce documentaire minimaliste est composé de quatre scènes. La première est sans doute la plus intéressante. C'est celle où l'on voit Yamamoto recevoir pour leur dernière consultation quelques uns de ses patients, dont certains qu'il suit depuis des dizaine d'années. Aucun divan dans son cabinet mais deux chaises inconfortables, comme un dispensaire, où le psychiatre et son patient discutent de biais.
Les trois autres scènes du documentaire sont tournées hors du cabinet, semble-t-il après que Yamamoto l'a définitivement quitté. Il est désormais accompagné de sa femme dont on ne nous dit pas mais dont on comprend vite qu'elle est atteinte d'une maladie dégénérative. On les voit d'abord chez eux où ils accueillent le réalisateur et lui proposent de partager une commande de sushis. Puis on les suit chez une amie de longue date qui, avec beaucoup de volubilité, raconte quelques anecdotes de leur passé commun. Enfin on les accompagne sur la tombe des aïeux de Yamamoto qu'il vient fidèlement entretenir et honorer.

On veut bien comprendre voire adhérer au projet du film et à sa démarche : nous faire entrer dans l'intimité d'un Juste qui, après avoir consacré sa vie à soigner les parias de la société, consacrera sa retraite à être le bâton de vieillesse de son épouse diminuée. Mais on ne comprend pas pourquoi ce projet-là a besoin d'une durée aussi exténuante - près de deux heures - et surtout de ces interminables plans séquences - le dernier au cimetière dure plus d'une vingtaine de minutes - et que rien ne justifie.

Bouleversant documentaire et qui nous fait voir un monde en opposition totale avec le monde actuelle ! Ce monde où le délitement social et interindividuel est devenu quasi totalitaire. Où les "rencontres" , les conversations sont en train de disparaitre tellement nous sommes devenus" smartphonés" , des sortes de smartphones en marche , des individus accro à leur petit écran qui bousculent dans la rue sans même se rendre compte! Ce film est un havre de paix face au monde actuel qui sévit partout. Un autre monde où le profit comme idéal permanent est quasi banni, où les anciens ne sont pas des"vieux" qu'on jette dans des épand pour le profit d' entreprises qui se sont avérés dignes de ce monde ensauvagé. Ce système mondial neolibéral contemporain devenu cyniquement barbare...... Eh! bien le monde que le docteur Yamamoto a pu construire pendant toutes ses années de vie est celui que nous rêvons de construire contre le pot de fer de ce monde moderne dont on ne veut plus même si on est noyés dedans...c'est peut-être là la force de ce mot d'ordre des Gilets jaunes: "DE VOTRE MONDE? ON N'EN VEUT PAS"
Alors?? Merci au réalisateur qui a laissé libre cours à sa caméra( au point de filmer longuement les déambulations d'un chat de gouttière qui se fiche de sa caméra à l'inverse de jeunes lycéens accro à l'image ) pour nous faire entrevoir ce monde-là , qui est tout simplement la vie! C'est "la vie" qui importe et qui est l'âme de la médecine du docteur Yamamoto, "la vie" à laquelle il se réfère à maintes reprises!: LA Vie celle-là même que lui ont permis d'entrevoir ces fous parce que tellement inadaptés à monde qui nous marchandise! Ces fous qui aiment celui qui les a compris et qui les aiment. au point de vivre les mêmes difficultés à devoir les quitter qu'eux-mêmes qui n'arrivent pas à concevoir son départ définitif....Et que dire encore de la maladie d'Alzheimer qui rôde dans la vie même de ce docteur et de sa façon de la vivre, que dire de la vieillesse elle-même! les mots n'y suffiront pas!

Une chronique émouvante sur le temps qui passe et des moments clés de la vie. le film ,de manière anodine, aborde l'âge et la dépendance avec une grande finesse sans jamais jouer la carte larmoyante. Ce héros du quotidien devient une icône par sa simplicité et sa dévotion.

Du grand art. la méthode de Soda permet de ressentir la vérité des sentiùents, des relations, on a l'impression d'être dans la même pièce que lui et c'est profondément émouvant.

Le sujet est intéressant mais traité de façon beaucoup trop lente. C'est un rythme adapté à l'âge du professeur. Pourquoi pas mais lorsqu'on est plus jeune c'est long.
Des plans qui s'éternisent (3 minutes au moins) sur des scènes de vie banales (chercher des baguettes dans la cuisine, le chat qui déambule, se rendre au cimetière)...

Décevant, c est long, mal tourné, pas d intérêt psy, ni culturel.. juste attendrissant de voir ce couple âgé peiner pour chaque chose du quotidien ..

Vraiment top. De l'humanité, du dévouement, du réel, à son apogée. Les derniers surseaux avant la fin. La conclusion de toute une carrière vouée aux autres. Malheureusement, j'ai peur que ce ne soit un des derniers témoignages pour ce genre de professionnel aussi accro au bien être des autres. Dommage la fin est beaucoup moins intéressante, bien trop longue.

Témoignage vivant et poétique de ce clinicien "à l'ancienne", engagé au service des patients atteints de problèmes psychiques graves.
Une vie entière où il les a porté à bout de bras. Il les a fait travailler à leurs mieux être et vers leur autonomie de manière personnelle en n'hésitant pas à y mettre ses tripes, quelques fois.
C'est non seulement un pionnier de la psychiatrie de secteur mais aussi la vie d'un homme humble qui a su mettre son intelligence au profit des plus abîmés de la vie et dans aucune richesse accumulé pour lui-même.
On est loin de la clinique actuelle, du DSM 5, du rendement pecunier et de la camisole chimique mais on se rapproche du coeur et du bon sens.
Merci pour ce film qui nous montre un vrai psychiatre. Un vrai cadeau!