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    Pamela Anderson en super-héroïne cuir : c'était quoi Barb Wire ?
    Corentin Palanchini
    Passionné par le cinéma hollywoodien des années 10 à 70, il suit avec intérêt l’évolution actuelle de l’industrie du 7e Art, et regarde tout ce qui lui passe devant les yeux : comédie française, polar des années 90, Palme d’or oubliée ou films du moment. Et avec le temps qu’il lui reste, des séries.

    (Re)découvrez le film d'action Barb Wire, porté par Pamela Anderson, et récemment mentionné dans la série Pam & Tommy, actuellement diffusée sur Disney+.

    De quoi ça parle ?

    En 2017, Barb Wire est la patronne d'un bar de Steel Harbor, ville libre d'un pays ravagé par une guerre civile. Elle est également détective privé. Elle reçoit la visite de policiers du gouvernement à la recherche de Cora, une scientifique qui fuit le regime en emportant avec elle le secret d'une arme terrible.

    "Barb Wire" n'est disponible qu'en DVD-Blu-Ray.

    Un film à ne pas forcément prendre de haut

    En 1996, Pamela Anderson est toujours la star d'Alerte à Malibu, et a participé à deux films, Snapdragon (1993) et Raw Justice (1994). Lorsqu'on lui propose de faire Barb Wire, adapté du comicbook éponyme, elle saute sur l'occasion d'avoir enfin le premier rôle d'un long métrage, qui plus est celui d'une héroïne d'action. Elle accepte après avoir lu les comics, sans même lire le scénario.

    Tout part sous de bons auspices puisque l'histoire est signée par la future créatrice de The L Word, Ilene Chaiken, promettant un film plutôt sensibilisé à certaines thématiques. Cette base est ensuite transformée en scénario par Chaiken elle-même et Chuck Pfarrer, co-auteur de Darkman, et qui vient de signer Chasse à l'homme avec Jean-Claude Van Damme.

    Barb Wire
    Barb Wire
    Sortie : 17 juillet 1996 | 1h 35min
    De David Hogan
    Avec Pamela Anderson, Temuera Morrison, Udo Kier
    Spectateurs
    1,5
    louer ou acheter

    La mise en scène est confiée à David Hogan, un réalisateur spécialisé dans les clips (pour Sheryl Crow, Diana Ross, Kylie Minogue...) dont Barb Wire est le premier long métrage. Il sera aussi son dernier. A la production, on trouve Brad Wyman (alors spécialiste de la série B) et le duo derrière Timecop avec JCVD (Todd Moyer et Mike Richardson).

    Gramercy Pictures

    Quelques jours à peine après avoir donné le premier coup de manivelle, Pamela Anderson et l'équipe du film débarquent au Festival de Cannes 1995 afin de faire la pré-promotion du film, et crée la sensation. De retour sur le plateau, l'actrice se donne à fond et réalise elle-même les cascades qu'on lui laisse faire. Elle déclare au Los Angeles Times sur le plateau de Barb Wire :

    Les gens ne se rendent pas compte à quel point je suis athlétique. Dans ce film, je pratique le kick-boxing, je conduis une Triumph et je tire avec des armes automatiques. Je les laisse même m'accrocher à un hélicoptère alors que j'ai le vertige. Je me donne à fond.

    Hélas pour la comédienne, son implication a du mal à faire décoller le scénario, largement décalqué sur celui de Casablanca et certaines scènes mettent davantage en avant sa plastique que n'importe quoi d'autre. En témoignent ce moment où elle est dérangée dans son bain et se lève seulement "vêtue" de mousse, ou la scène d'ouverture/générique qui la voit décolleté plongeant se faire asperger d'eau dansant sur la scène d'un bar.

    Gramercy Pictures

    Hogan se défend de toute intention de sa part de montrer sa star plus dévêtue qu'elle ne le souhaitait elle-même. En mai dernier, il racontait à Yahoo :

    "J'ai accepté certaines de ses objections, mais elle était à l'aise à l'idée de faire ce que l'on a fait, y compris le striptease. C'est comme faire une scène d'amour : vous laissez les acteurs juger jusqu'où ils souhaitent aller, et c'est ce qui s'est passé dans ce cas précis".

    Certains passages témoignent aussi d'une volonté de contrebalancer l'hyper-sexualisation du personnage, comme ce moment où Barb tue un homme qui l'appelle "Babe" (poupée en VF) d'un coup de talon aiguille, ou lorsqu'elle fixe sévèrement un autre dans les yeux alors que celui-ci regarde ostensiblement sa poitrine.

    Un échec retentissant

    Dès le départ, Barb Wire n'avait aucune prétention autre que d'être une série B destinée à divertir, ce qui est chose faite, car le rythme est assez soutenu pour tenir les spectateurs impliqués, mais le résultat est tout de même une déception, notamment plombé par le traitement du personnage de Wire et un scénario sans surprise.

    Gramercy Pictures

    Le film est une plantade totale au box-office américain, avec à peine 3 millions de dollars récoltés en fin d'exploitation. Il faut dire que la sortie de la sextape de l'actrice durant le tournage n'a pas arrangé les choses*. Une terrible occasion manquée pour Pam Anderson qui déclarait toujours au LA Times, sur le plateau de Barb Wire :

    "A ce moment de ma carrière, je m'estime simplement chanceuse de travailler, et Barb sonnait comme le plus amusant de ce que je puisse faire sur un plateau. Elle est d'ailleurs plus proche de moi que tout ce que j'ai fait avant. Je sens que je navigue comme je peux à Hollywood et comme Barb, je me retrouve souvent dans l'embarras, prenant des chemins détournés pour arriver où je le désire".

    On imagine sa déception devant les piètres résultats financiers du film et ses six nominations au Razzie Awards. Anderson sera la seule à remporter un prix... celui de la Pire actrice. Sa carrière ne s'en est jamais remise.

    Tommy Lee avait composé un morceau pour accompagner la sortie du film, dont le clip comprend des extraits de Barb Wire :

    * La série Pam & Tommy place l'incident de l'équipe de tournage regardant la sextape sur le plateau d'Alerte à Malibu alors que selon David Hogan, c'est sur son plateau que tout le monde (en coulisses) ne parlait que de ça. Il aurait même surpris certains des producteurs en train de regarder la vidéo dans leurs bureaux.

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